Ce 15 décembre, après deux semaines de négociations, la 25e Conférence des Nations Unies sur le climat (COP25) s’est achevée à Madrid.
Pour Yannick Jadot, député européen écologiste et membre de la délégation officielle du Parlement européen à la COP25 : « Cette COP25 s’achève avec le sentiment que le fossé entre d’une part la mobilisation et l’action de la société civile, des citoyens, des entreprises et la jeunesse mobilisée et, d’autre part, les engagements des États, ne cesse de se creuser. Pire, ces engagements sont très loin de ce qui est indispensable pour atteindre les objectifs de limiter le réchauffement climatique entre 1,5 et 2 degrés. Nous nous dirigeons dangereusement vers plus de 3 degrés de hausse moyenne des températures.
L’essentiel des négociations a tourné autour des règles relatives au commerce des crédits carbone entre les États. Si le sujet à l’air technique au premier abord, il est éminemment politique, dans la mesure où certains pays, comme le Brésil, souhaitaient voir leurs permis obtenus dans le cadre du protocole de Kyoto -et non utilisés- transférés dans l’Accord de Paris. Un transfert qui leur permet de reporter leurs efforts en matière de réduction des émissions de CO2.
Les écologistes ne peuvent que regretter l’absence d’ambition pour supprimer les vieux crédits carbone hérités de l’accord de Kyoto qui n’ont aucune intégrité environnementale. C’est une bonne chose que l’UE n’ait pas accepté un mauvais accord poussé par le Brésil et l’Australie, deux pays avec lesquels l’Union européenne négocie pourtant des accords commerciaux. Une décision qu’elle devrait repenser.
L’absence d’accord doit pousser chacun à prendre ses responsabilités. Tous les regards sont maintenant tournés vers l’année prochaine à Glasgow où les États présenteront leurs nouveaux engagements de réduction des émissions.
La Chine et l’UE devront montrer l’exemple pour accélérer la transition et contrecarrer les Etats-Unis dorénavant relayés par le Brésil et l’Australie. La Commission devra proposer avant l’été un nouvel objectif climat pour 2030, alors que la science exige de réduire nos émissions de 65% à cet horizon. »