Accord de libre échange avec la Corée du Sud.
La commission du Commerce International du Parlement européen a approuvé cet après-midi, 7 février, à 21 voix contre 4 un accord de libre-échange avec la Corée du Sud pourtant très controversé. Le Groupe des Verts / ALE au Parlement européen avait fait part de ses inquiétudes quant à la portée considérable de cet accord commercial qui va donner aux constructeurs automobiles européens une plus grande marge de manœuvre pour exporter leurs véhicules les plus polluants, remettant en cause une législation ambitieuse de la Corée du Sud en matière d’émission de CO2 des véhicules.
A l’issue du vote, Yannick JADOT, député européen du Groupe des Verts / ALE et Vice président de la commission du Commerce international, a estimé que:
» Cet accord commercial constitue un précédent très grave alors que des négociations sont en cours avec l’Inde, le Canada, ou Singapour. Cet accord de libre-échange ne se contente pas uniquement d’éliminer les barrières tarifaires, mais inclut également des clauses d’accès au marché au détriment des standards sociaux et environnementaux.
Les dérogations à la législation environnementale coréenne arrachées par les constructeurs automobiles européens sont un mauvais signal politique. L’UE a réussi à contourner la législation coréenne sur les émissions de CO2 des véhicules, sous couvert d’un objectif de « concurrence juste ». En réalité, l’unique objectif est de permettre aux constructeurs automobiles de pouvoir exporter plus facilement de gros véhicules polluants en Corée du Sud. Il est consternant que la Commission privilégie les intérêts des constructeurs automobiles plutôt que la protection du climat.
Cet accord inclut également des dispositions excessives en matière pénale en ce qui concerne les infractions à la propriété intellectuelle. Le groupe des Verts est particulièrement inquiet sur ce qui est réellement visé par cette législation dans ce domaine sensible. »