Ursula von der Leyen vient d’être élue de justesse à la tête de la Commission européenne. Pour nous, cette élection ne répond à aucun des défis que l’Europe doit relever. Elle marque au contraire une victoire du statu quo, alors même que l’urgence de réorienter les politiques européennes n’a jamais été aussi criante.
Alors que nous avons besoin d’actions concrètes pour sauver le climat, la candidate n’a présenté qu’un catalogue imprécis de bonnes intentions. Nous ne sommes pas dupes d’un discours que nous saurons pourtant lui rappeler le moment venu. En saupoudrant des promesses parfois contradictoires à l’intention de toutes les familles politiques, elle s’est livré à un exercice qui augure mal du rôle qu’elle pourrait jouer.
Des enjeux aussi cruciaux pour notre avenir que la biodiversité ou la réforme de la PAC n’ont même pas été abordés. Ces impasses sont révélatrices d’une vision prisonnière de l’orthodoxie.
Dans son discours, elle a réaffirmé son soutien à l’accord de libre-échange avec le MERCOSUR, pourtant lourd de menaces pour nos citoyennes et nos citoyens. Surtout elle a choisi de tendre la main sans nuances à Bolsonaro, celui-là même qui encourage la déforestation, menace les vies des femmes et personnes LGBTQI, et prône le travail des enfants !
Mme Von der Leyen, aime par ailleurs à s’ériger ( comme ses soutiens au Conseil,) en rempart contre le risque fasciste. Or, elle a préféré botter en touche plutôt que de s’engager à agir pour le respect de l’état de droit en Hongrie au moyen de l’article 7 du Traité. Et de fait, c’est grâce aux voix de la Lega de Salvini et du Fidesz d’Orban qu’elle a été élue !
C’est bien une triste coalition de toutes les droites qui vient de la porter au sommet de l’Union européenne. Avec une présidente de Commission européenne affaiblie dès le soir de son élection et un Parlement godillot réduit au statut de chambre d’enregistrement des choix des chefs de gouvernement, l’idée européenne sort affaiblie de la séquence.
C’est bien la volonté de ne rien changer qui a remporté une bataille aujourd’hui. C’est bien l’espoir qu’on assassine en tournant le dos aux aspirations de millions d’hommes et de femmes qui demandent à ce que l’Europe sauve le climat, protège la démocratie, et garantisse les droits humains.
Conformément au mandat que nous ont confié nos électeurs, nous nous battrons de manière constructive pour créer chaque fois que nécessaire les majorités indispensables à la victoire de nos idées.
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